Les Phénix -LP-

Les Phénix.( -LP- )
Nous avons causé notre mort pour tout simplement mieux renaître. Des cendres de la Camorra nous sommes nés.
Témoins d’un système qui ne pouvait fonctionner, nous avons affronté le chaos, les abysses du changement dans l’idée qu’un jour, nous luirions de nouveau comme une étoile au firmament.
Dans la noirceur de ce monde, dans l’infini de cet univers, nous cherchions désespérément notre salut. Aucun don de soi, aucun sacrifice ne nous empêcherait de retrouver la gloire et la puissance des temps passés.
Notre quête nous a conduits à emprunter de nombreux sentiers, par delà les montagnes et les océans. Chaque jour nos empires prospéraient, nos routes commerciales s’étendaient aux confins des zones les plus reculées, les villes de nos ennemies tombaient les une après les autres. Rien ne nous arrêtait et pourtant là encore nous étions insatisfaits, toujours à la recherche de l’ultime perfection.
Mais dans notre avidité a vouloir toujours plus, l’inévitable ce produisit … La camorra s’effritait petit à petit.
Certains de ses membres, face à cette décadence, décidèrent de réagir et de tout mettre en œuvre pour que la stabilité et la prospérité règne a nouveau.

Bien que tous les moyens humains aient été mis en œuvre pour restaurer un semblant d’ordre et de cohésion au sein de la Camorra, la dissolution semblait inévitable.
Il fallut donc en appeler aux Dieux, une extrémité fort dangereuse car peu de ceux qui ont eu le courage de s’adresser à ces puissants régisseurs de l’univers, en sont ressortis indemnes.

D’une même voix, tous les Seigneurs prièrent les Dieux, pendant trois jours et deux nuits, ne s’octroyant aucun repos, car leur avenir en dépendait!
Lors de la troisième nuit deux des seigneurs cédèrent, exténués par la fatigue.
C’est alors que l’un des leurs se leva, un jeune homme aux traits fins dénommé Annatar.
« - A quoi bon attendre mes amis ! S’écriât- il, il est clair que ces Dieux … que dis-je, ces chiens n’ont que faire de nos prières !
- Qui traites-tu de chien l’ami ? , prononçât une voix sortant du néant.
A cet instant, un homme plus grand et plus beau que le commun des mortels sortit de la pénombre. Il s’avançât d’un pas lent vers l’assemblée agenouillée en cercle et prît la parole :
- Je vous en prie messieurs relevez-vous, il n’est pas bon de rester trop longtemps dans cette position ajoutât-il d’un ton calme et mesuré.
Son visage, aux proportions parfaites et sa voix, ne laissaient transparaitre aucune émotion ou sentiment. Sa peau d’un blanc laiteux pouvait faire croire que ce dernier était soufrant mais au vue de sa carrure et de son apparence il était tout simplement impossible de concevoir une idée comme celle-ci. Ses cheveux descendaient derrière ses épaules. Ils étaient d’un noir profond et on pouvait discerner au gré de certains mouvements quelques reflets argentés. Il portait un pantalon noir ainsi qu’une veste en cuir elle aussi noire.
Les membres de l’assemblée, surpris par l’interruption impromptue de ce nouvel arrivant ne comprirent pas immédiatement ce qui se passait. Le premier à reprendre le dessus fut Annatar.
- Toi, dit-il d’un ton sans réplique en indiquant du doigt l’inconnu, qui es-tu ?
- Qui cherchez vous à rencontrer depuis trois jours maintenant ? , prononçât paisiblement l’homme en noir.
Là encore il ne laissait pas la moindre émotion transparaitre sur son visage.
- Tu voudrais dire que toi … ? , commençât il en se mettant à rire, toi un dieu ! Voyons tout le monde sait que ça ne ressemble pas à ça, en désignant l’individu. Dans toutes les légendes on parle d’une aura de puissance et …
- Tu parles de cela ?, dit-il en regardant pour la première fois dans les yeux Annatar.
La pièce fut immédiatement remplie par le silence, même le bruit du crépitement du bois dans l’antre de la cheminé ou de la respiration saccadée du plus ancien des seigneurs devint inexistant. Les faibles lueurs des torches ne suffisaient plus pour éclairer convenablement la vaste pièce. Annatar recula d’un pas, puis d’un deuxième et fini par s’écrouler par terre, les mains sur les yeux comme pour l’empêcher de voir quelque chose que lui seul voyait.
L’inconnu leva négligemment la main et tout revînt à la normale. Annatar, au sol avait de nouveau ouvert les yeux et essayait tant bien que mal de se relever.
- Cela te suffit mon jeune ami ? demandât- il.
- Amplement mon Seigneur, répondit promptement ce dernier, pardonnez-moi de ne point vous avoir reconnu.
Cette révélation avait fait choque au sein de l’assemblée et après quelques regards en biais chacun des seigneurs s’agenouilla devant le divin personnage.
- Allons, il me semble vous avoir demandé de vous relever messieurs ! , ce qu’ils firent tous.
- Comme vous pouvez le deviner je viens ici car vous avez un problème. Je dois l’admettre vous avez érigé un empire que seul un dieu aurait pu faire. Or vous n’en êtes pas, voila le souci. On ne lève pas une armée quand on n’a pas de quoi nourrir les troupes comme on ne fonde pas un empire lorsque qu’on est incapable de gérer quelque chose d’aussi grand ! Ce pouvoir je peux vous le donner mais je vous demande deux choses en contrepartie.
Personne ne parlait, seule la voie de ce Dieu résonnait dans la pièce. Chacun écoutait ses paroles et les absorbait car il était impossible de faire autrement.
- La première est que vous ne devrez jamais utiliser ce pouvoir à des fins personnelles, mais toujours dans le souci d’aider le plus grand nombre. Le second point est que vous devrez détruire toute personne dont les actes et les propos ne sont pas en accord avec les Dieux. Voila les deux règles. Le pouvoir est un bien lourd fardeau, l’accepterez vous ?
Ces gens avaient traversé trop d’épreuves pour dire non maintenant. Ils n’avaient d’autre choix que de dire à l’unisson :
- Oui, nous acceptons.
- Merveilleux, dans ce cas vous savez ce qu’il vous reste à faire.
Alors que ce dernier commençait à se retourner, un des Seigneurs s’avançât et prît la parole.
- Excusez moi mon Seigneur, de quelle façon nous allons hériter de ce pouvoir ? Je ne me sens pas plus fort …. Ces mots avaient été dits avec une franche simplicité ce qui avait fait pour la première fois apparaitre un sourire aux coins des lèvres de l’homme en noir.
- vous recevrez demain matin un Phénix, il sera l’instrument de votre pouvoir. Tant que votre phénix vivra vous vivrez, et comme le phénix est immortel vous le serez aussi. Certaines de vos capacités se verront améliorées : vous serez plus fort, plus rapides et le plus important, plus intelligents ! Maintenant je dois vous laisser, j’ai des affaires à faire tourner. Ne trahissez pas votre parole sinon je vous assure que nous nous reverrons et cela ne prendra pas trois jours.
Il se retourna, marcha droit vers la porte et la franchit. »

Cette fameuse nuit, une nouvelle alliance vit le jour. La camorra avait fait place à la puissante alliance « Les Phénix ».